Cependant, j'écoute avec attention ce qu'il propose pour sortir la France de l'impasse où elle se trouve et j'ai suivi la conférence de presse du 14 janvier 2014. J'ai trouvé la prestation du président plutôt bonne malgré sa situation personnelle ambigüe.
Le pacte de responsabilité proposé (réduction de charges des entreprises contre embauches et investissements), déjà dévoilé à l'occasion des vœux de nouvelle année, particulièrement intéressant au plan politique et entièrement vicieux car irréalisable.
Il s'agit de supprimer les cotisations familiales payées par les entreprises du secteur marchand, soit une baisse du coût du travail de 3.5% et de remplacer ce financement des familles par des économies sur les dépenses de l'état (au sens large État, Régions, Prestations sociales). Cette suppression serait progressive jusqu'en 2017 ce qui laisserait le temps au sherpa Hérault d'imposer, d'une façon ou d'une autre, les réductions exigées. C'est simple et même biblique tellement c'est simple.Sauf que :
- le MEDEF est, évidemment, d'accord sur les réductions de charges mais n'accepte pas de prendre quelque engagement contractuel que ce soit en contre-partie,
- les syndicats ouvriers y voient une confirmation du tournant libéral de Hollande et une nouvelle entaille au contrat social français,
- la majorité présidentielle, à peu près unie jusqu'aux élections municipales et européennes, ne manquera de se diviser surtout si le résultat de ces élections confirment un désamour du "peuple de gauche",
- une réforme territoriale d'ampleur participant à dégager une partie des économies nécessaires ne peut être concrétisée dans un délai aussi court,
- etc.
J'ai cru détecter un discours similaire entre le MEDEF et FO, qui, comme un seul homme, expliquent au président que la création d'emplois "ça ne fonctionne pas comme ça". Eh oui les entrepreneurs, petits ou grands, n'embauchent pas pour faire plaisir au président mais parce que un poste nécessaire au fonctionnement de l'entreprise a été crée ou qu'un poste existant est libre.
En 2017, lors de la campagne du président Hollande pour le renouvellement de son mandat, il nous expliquera que cette idée était bonne mais que le MEDEF n'a pas joué le jeu, que les syndicats ouvriers n'ont pas pris leurs responsabilités, que les élus socialistes ont failli et que lui a vraiment tout fait pour résoudre les problèmes.
(photo Le Figaro)
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